La face cachée de Margo - John Green
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Mar-go-Roth-Spie-gel-man, le nom aux six syllabes qui fait fantasmer Quentin depuis toujours. Alors forcément, quand elle s'introduit dans sa chambre, une nuit, par la fenêtre ouverte, pour l'entraîner dans une expédition vengeresse, il la suit.Mais au lendemain de leur folle nuit blanche, Margo ne se présente pas au lycée, elle a disparu.Quentin saura-t-il décrypter les indices qu'elle lui a laissés pour la retrouver ? Plus il s'en approche, plus Margo semble lui échapper...
Je n'avais rien lu de John Green depuis nos étoiles contraires. J'avoue, j'avais un peu peur. Peur de ne pas retrouver cette plume particulière qui a donné vie à Hazel et Augustus. Peur de ne pas retrouver la même sensibilité (après je sais que d'autres n'ont pas aimé autant que moi). Oui vraiment, je n'osais pas franchir le pas de partir à la découverte de l'oeuvre de ce (bel) auteur.
Et voilà que la tentation gagne et que je me jette à l'eau avec l'envie de savoir qui est Margo (influence du tapage médiatique lié à la sortie du film ? sans doute ...).
Margo est jeune, elle a l'âge d'être diplômée mais elle s'en fout ... Elle traîne derrière elle sont lot de casseroles cabossées par la vie, elle est entière, et veut vivre. Margo est une jeune héroïne atypique qui dans une certaine mesure n'est pas sans rappeler une certaine Hester Day. Quentin, ou Q. est lui un jeune homme drôle, vivant, entouré de ses amis, mais qui est et restera fidèle à cette jeune fille aussi bizarre puisse-t-elle être.
L'une décide de fuguer mettant en scène un jeu de piste parsemé d'indices décalés et profonds (à son image), l'autre part à sa recherche.
L'histoire pourrait paraître simple et je vous vois déjà vous disant "Boh encore un road-movie adolescent, déjà vu". Et là, moi je vous arrête tout de suite en vous répliquant "Ah mais non! Parce que là c'est Mr Green qui tire les ficelles". Et Mr Green, il n'a pas son pareil pour dépeindre les frasques et foudres de cet âge où rien n'est simple, ce moment charnière où le jeune humain doit se situer entre la fin de l'adolescence et le passage proche dans l'âge adulte. Plus vraiment l'un, pas encore l'autre, et les questions existentielles accompagnant ce moment délicat. Les personnages vivent, ils sont entiers, pleins de fougues, et d'une sincérité troublante. L'histoire est rythmée, emballée et enjouée même dans les passages "plus graves", menée de front par un Q. attachant dans sa sincérité et sa simplicité. Les thèmes et questionnements se bousculent, nous entraînent, et ... nous retiennent entre les lignes.
Alors voilà, j'en suis persuadée, je ne dois plus avoir peur de la plume de John Green. Non, "Nos étoiles contraires" n'est pas un one shot dans l'art de jouer avec les sentiments humains. Oui, cet auteur a vraiment quelque chose de particulier au bout de son clavier.
Je me suis régalée du début à la fin, et c'est à regret que j'ai quitté ces jeunes gens que j'ai pris tant de plaisir à suivre. Mais n'est-ce pas là une des qualités des bons romans? Permettre à nos héros de continuer à vivre leur vie en nous laissant imaginer ce qu'ils deviennent ?